Voilà
le cas typique de phrase (celle du titre) qu'on ne s'imagine pas, un jour, avoir à
prononcer.
N'empêche
qu'il existe une explication quasiment rationnelle à tous ceci: mes
filles ! (Juxtaposer les termes « rationnelle » et « mes filles » me
parait osé, mais bon…)
Elles jouaient dans leur bain, en se tapant vaguement dessus, jusqu'à ce que ça dégénère grave (incroyable, non ?).
L'une
des Barbies est écartelée (en plus d'être noyée), afin de démembrer
résolument son grand corps de pouf et que sa jambes soit réutilisée dans
une toute nouvelle fonction : flute à bec !
Pourquoi
s'interposer me diriez vous ? Pourquoi ne pas assister simplement, et
avec délice, à la mise à mort d'une Barbie (une de moins !!!) ?
Tout simplement parce que cette Barbie là n'est pas censée s'écarteler (irréparable par la suite et gros
drame potentiel envisageable), en tout cas, elle résiste bravement,
alors que l'autre (j'ai deux filles donc deux Barbies), est déjà en
pièces détachées. En
toute logique, j'ai deux filles (on le saura), la Barbie a deux jambes,
donc chacune devrait pouvoir jouer de la flute à bec avec (qu'est-ce
qu'il ne faut pas expliquer dans la vie…). Sauf que
Princesse-Fafa a décidé de ne pas prêter SA deuxième jambe à sa sœur
larmoyante (elle en fait des tonnes et l'eau gicle de tous cotés); les
cris et les coups fusent, et je décide alors d'intervenir avec ma
formule étrange mais définitive citée plus haut: « de toute façon, on ne
joue pas de la flute avec des jambes de Barbie », afin d'interrompre
clairement cette séance de torture barbiesque… et de musique douteuse.
En vérité, les jambes de Barbies ont déjà subi d'autres utilisations déconcertantes : baguettes de tambour, micro, gratte dos…
Voici d'ailleurs un extrais de conversation surréaliste avec Fafa :
Moi : Tu fais quoi là ?
Elle : Ben, je tricote.
Moi : Le rideau du couloir ?
Elle : Ben oui.
Moi : Mais avec quoi ?
Elle : Ben, des jambes de Barbie !
Moi (intérieurement) : Oui, c'est bien ce que je craignais…
En même temps, faire de Barbie un objet enfin utile est sans aucun doute un signe d'intelligence supérieure (au moins).
Pour tout dire, dans le genre phrase inepte, ma digne fille, Fafa, n'est pas en reste.
Elle écoute le générique de Grabouillon, se tourne vers sa sœur, et d'un air fort docte, lui explique :
-Tu sais ce que ça veut dire « un chien-calme » ?
Sa sœur la regarde intensément en attente du dénouement…
… -ça veut dire un chien qui est calme.
Elle rentre au CP l'année prochaine, on n'est pas inquiet du tout…
Mais
je me moque, alors que je me souviens parfaitement, qu'un peu plus âgée
qu'elle, j'avais proclamé haut et fort, à qui voulait l'entendre, ma
splendide découverte-à-moi du jour : « Hé les gars, vous savez quoi,
Bonjour, ça veut dire bon-jour et Grosminet ça veut dire
Gros-minet !!!! »…et fière et gonflée d'orgueil avec ça !
En
même temps, j'en connais qui on mit des années à comprendre toute la
subtilité du mot « Potao » : un pot à eau !...mais je ne citerais pas de
nom…pas même sous la torture… d'une Barbie…qui n'a que ce qu'elle
mérite…
Preuve qu'on peut tricoter un rideau avec des jambes de Barbies !
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