09/03/1999

De la nécessité d’habiter poétiquement la terre.

(Friedrich Hölderlin - poète et philosophe).


...

Ébauche.

Calmement je t’esquisse,
Si tranquille et posé 
Dans un cadre curieux.

Tu crois ne rien me dire 
Et pourtant, je t’entends
Tout doucement tomber
Dans tes pensées (oranges)…

Tu t’agites, hésites et songes 
Un peu,
Méditant sur mon âme
… Ou sur une sage sieste
Si étrangement bleue…




Ton âme amie.

…Tu me disais : « Dis-moi si j’ai le goût des songes ».
J’ai répondu : « Mensonge ! »
Je triche comme je respire quand j’ai peur de te perdre.
Tu sais, tu as le goût des anges et moi,
Je ne croyais plus bien, en somme, à la magie.
Je te soufflais : « Je pense, ami, je pense plutôt que l’âme agit »…





Prière du farfadet, farfelu, il est vrai, mais un peu seul, aussi, parfois…
(Le titre est peu long mais c'est ainsi ma foi).

Notre père qui êtes si bleu

Quand je vois, dans un coin outremer,
Quelques nuages dans tes cheveux (ou bien l’inverse),
Cumulus d’ironie, dans les fleurs de ta barbe,
Je sens la naphtaline d’une image flétrie.
Ils t’idolâtrent, vieil homme, perché au fond des nus.
Sacré vieillard ! Ils ne savent plus
Me voir, parfois, et me marchent dessus.
Mes pieds dépassent un peu, faut dire,
Ils trainent partout, porteurs d’un peu d’âmes folles
Que je glisse dans des trous. Les esprits de la terre
Ne sont plus, parait-il, ce qu’ils étaient. Alors,
Si j’aime à faire la fête, c’est pour te voir, Seigneur,
Me regarder un peu, comme à travers mon rire,
Je vois briller tes yeux.
… Et si tu n’en n’as pas, c’est que
C’était un homme qui jouait avec moi.
(Ça leur arrive parfois).




Moon.

…Et je sais l’astre de le nuit plein d’une tristesse profonde
De n’être qu’un clown blanc. Pourtant, dans sa clarté,
Je vois des ombres qui tombent; et quelque fois chinoises
Ou bien noircies  à l’encre, elles racontent
L’histoire de cet entre-deux mondes.

La lune est noire ce soir,
C’est son coté caché, tu penses,
Et comme tu l’applaudis,
Entre trois « chut » d’étoiles,
Elle file et rebondi ;
En se cognant parfois
Un peu sur les parois.
Mais…
L’univers est fermé, tu crois ?
Peut-être, peut-être pas…


...


Rien ne se perd,
Rien ne se crée,
« TOUT est plein d’âme »,*
Mi d’amour, mi de haine,
Mais
RIEN ne le sait pas encore.
(*Victor Hugo)



 
...
 

Da Vinci.

… Un coin de lèvre s’élève et fait sourire les yeux.
Doucement, l’ombre passe, comme à travers le voile d’un sfumato fugace…
L’exquis sourire s’efface.
Et dans le cuivre et l’or des rondeurs de ses mèches,
Son regard pourtant sage, glisse quand rien ne l’empêche,
Vers une tendre ironie.



Sphères.

Sérénité fragile d’un instant qui décline,
Futiles parmi l’agitation des astres,
Les sphères basculaient, lestes, malgré leur embonpoint,
Tournoyant insouciantes avec leurs particules.

Et c’était donc, je crois, à marée gravissante que je l’ai rencontrée.
Ronde,
En retard sur la lune et tellement ravissante.
Ça y est ! La mer est mère, et son ventre est si bleu.



Un ange passe.

Comme entre deux regards au ciel
Je n’voyais rien bouger, je me suis dit : « ça y est, il dort ».
Alors,
Bien installée au bord de ta présence,
Bras croisés, j’observais
Un peu de ton silence.
Je te savais pourtant
Pris entre un courant d’air frais et un brin de prière,
Emportant sur ta croix
Un peu de ce fracas du monde qu’on fait autour de soi.
Pourtant,
Sans trop vouloir froisser ni plume ni amour propre,
J’aime à jamais te remercier, mon ange ;
Tendre amateur de muses, et folles et agitées,
Quand tu retrousses tes ailes, tu joues mais tu t’épuises
A faire sourire mon âme.
Musicien amusé, si tu ris bleu parfois,
Un peu dans la lumière, parfois je t’aperçois.
Parfois…enfin, je crois.


...

…Basculement curieux
D'un regard qui s'incline
Sans doute tu me souris,
Ainsi, sans trop me voir…
Quand moi j’envie ta légèreté.


...
Mine de plomb (mine de rien).

Encore quelques mouvements pour faire chauffer le plomb
(Des fois qu’il devienne mine, des fois qu’il devienne or…)
Et je demanderais d’expliquer pour de bon,
Pourquoi dans les poèmes,
Lorsqu’on écrit « Je t’aime »
On n’le crie pas plus fort ?

C’est la question du jour. Demain, si tout va bien,
Je laisserais à la mine dépitée de mon crayon
A qui je pose des questions sottes, le soin de raconter
L’histoire folle du géant qui marchait sur ses pieds…
Tellement ils étaient grands !...
Allez, bonne nuit les mômes …




Les semeurs.

Sous un repli turquoise, parfois, je passe et croise
Deux âmes ébouriffées.
« Bonjour ? » s’inquiètent-elles.
Je les vois s'agiter: elles s'aiment
Et s’aiment, et sèment
Les graines d’un chapelet…
J’avance. Mon rire au
Bord des larmes dépasse
Et frôle des perles oblongues
En cours d’éternité…
(Les larmes du chapelet)


« L’instant n’a pas de temps, le point, pas de partie »
Léonard de Vinci.
« Ce qui est sans limite, n’a pas de figure »
Le même Homme.





Crépuscule.

Déjà un peu parti au milieu de son monde, il dit
« Vois comme il tombe, et la tête la première, à la dérive d’une ombre ».
Un jour sans fin, sans toi, petit clochard céleste,
Tu dis « sans faim, sans toit », tu vis bien mieux comme ça.
En tout cas,
Appelle-moi si tu penses, entre un délire nocturne
Et un peu d’existence, que nos nuits se ressemblent.
On va s’arrêter là : j’ai du mal à relire ce que j’écris tout bas…







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